L'origine des associations des Cadets


"On fait une fois le sacrifice de sa vie, après on est un soldat" Lieutenant Desplats à ses Cadets devant Saumur – 19 juin 1940

Dans l’ancienne France, le « cadet » était le gentilhomme que son rang dans la famille destinait à une carrière militaire. Aujourd’hui encore, un cadet désigne un élève-officier dans beaucoup de pays. Ainsi en est-il de West Point aux Etats-Unis. Souvenons-nous aussi de la légende héroïque des Cadets de l’Ecole de Cavalerie de Saumur le 20 juin 1940 C’est d’ailleurs dans cette conception que furent créés les Cadets de la France Libre par le Général de Gaulle en 1941, cette école devant se fondre dans l’ESM de Saint-Cyr au sortir de la Libération.

Mais la notion de cadet a pris un sens un peu différent dans d’autres pays comme le Royaume-Uni où le dispositif tend à former, en parallèle au cursus scolaire, le caractère de futurs décideurs avec un objectif sous-jacent de recrutement. Au Canada, par contre, l’objectif est de former de futurs citoyens par un parcours parascolaire fondé sur le volontariat et assuré par des formateurs civils intégrés dans les Forces Canadiennes.



Cadets de Dieppe (Nouveau-Brunswick, Canada)
Photo : Acadie Nouvelle


Le concept de Cadets de la Gendarmerie Nationale, qui se rapproche plus du modèle canadien, a été lancé à l’origine dans l’Isère par le général Lambert LUCAS, qui commandait alors le Groupement. 
C’est le 4 novembre 2002 qu’est créée l’A.C.G.N.I. (Association des Cadets de la Gendarmerie Nationale de l’Isère, la première du nom, par le colonel (H) Christian Lachenal., avec l’objet suivant : 
Promouvoir le sens civique de jeunes garçons et filles âgés de 16 à 21 ans.
Renforcer le lien Armée-Nation.
Développer l'esprit citoyen au travers de projets collectifs dans le domaine de l'environnement, des activités sportives, de la solidarité, du respect des différences, de l'ouverture aux autres.
Faire découvrir la Gendarmerie Nationale avec, comme finalité, un recrutement au sein de l'Arme, comme réserviste opérationnel, GAV ou sous-officier.
 
Dans un premier temps, jusqu’en 2006, les activités de l'association se limitaient à une prise en charge les mercredis après-midi des jeunes qui le souhaitaient avec des exposés de présentation et des visites d’unités de gendarmerie, d’Institutions ou d’entreprises ayant un caractère environnemental, social, de solidarité, à la mise en valeur de la mémoire collective et à des activités sportives. 
 
A la suite de la crise des banlieues de l'automne 2005 et à la demande du Groupement de l’Isère, l’association organise un véritable projet professionnel pour des jeunes de 16 à 21 ans qui peinaient à terminer leur cursus scolaire entre la seconde et la terminale. Un partenariat est créé entre l’Éducation nationale et la Gendarmerie Nationale, par l’intermédiaire de l’association.  
 
Par la suite, les Cadets ont essaimé dans d’autres départements de métropole et d’outre-mer, ainsi : 
en 2015 en Haute-Savoie et en Guyane, 
en 2016 en Meurthe et Moselle, 
en 2017 dans la Somme et en Ile-de-France,
en 2018 dans la Meuse, la Loire et l’Hérault, 
en 2019 en Guadeloupe, en Nouvelle-Calédonie
 
C’est en novembre 2019 que, pour participer à la généralisation du SNU, le général Olivier Kim, commandant des Réserves à la Direction Générale de la Gendarmerie lance un appel à tous les réservistes citoyens de France pour organiser, dans leur département, une structure associative de Cadets de la Gendarmerie.


GCA Olivier KIM, actuellement Directeur des Opérations et de l'Emploi de la Gendarmerie


Certes, la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid19 a freiné les initiatives, mais ce sont tout de même 20 départements qui ont créé leur association en 2020 (dont l’Yonne en février), puis 33 en 2021 et 3 en 2022.

Ainsi le territoire métropolitain et d’outre mer est-il maintenant largement couvert par des associations de Cadets de la Gendarmerie Nationale qui échangent entre elles informations et bonnes pratiques comme les uniformes, les règlements intérieurs, les programmes d’activité, etc.